Langues

Allemand

Les conditions dans lesquelles s'est déroulé l'oral de 1998 n'appellent pas de remarques particulières : les diverses étapes du déroulement de l'épreuve étaient clairement indiquées au tableau et rares furent les candidats qui semblaient déroutés par l'exercice. Rappelons qu'il leur faut préalablement choisir eux-mêmes un article de journal parmi ceux qui sont proposés. Le temps nécessaire à ce choix est compris dans les quarante minutes de préparation, l'épreuve elle-même a une durée de vingt minutes.

La moyenne des notes obtenues est comparable à celle des années précédentes. La maîtrise de la langue ne pose plus de problèmes et les notes satisfaisantes reviennent toujours à ceux qui ont assimilé les techniques d' analyse et de commentaire , qui démontrent qu'ils ont compris le texte et sont capables d'un recul suffisant pour émettre si nécessaire un jugement critique sur l'article et le journaliste. L'entraînement est de toute évidence régulier et l'on ne peut que s'en réjouir.

Peu de différences d'une année sur l'autre dans les défauts majeurs que le jury a été amené à constater. On se bornera ici au rappel de quelques points essentiels.

Ces quelques remarques voudraient aider les candidats dans leur préparation à une épreuve qu'ils abordent parfois avec inquiétude et qui n'est pourtant pas hors de leur portée ; toutes les occasions d'entendre, de lire, de parler l'allemand doivent être mises à profit et les meilleures notes, en langue obligatoire ou facultative, ont récompensé ceux qui alliaient perspicacité et connaissances solides. Le jury les a entendus avec plaisir.

Anglais

Comme les autres années, les textes proposés sont extraits de la presse anglo-saxonne, Time , Newswek , Business Week , The Economist , The Spectator , The Independent , The Sunday Times , International Herald Tribune , The Guardian par exemple et portent sur des sujets de société et d'actualité. Les candidats ont la possibilité de choisir leur article parmi 15 à 20 documents divers proposés. On s'attend donc assez naturellement à ce qu'ils aient un minimum de connaissances ou d'éléments de réflexion à proposer sur un sujet qui ne leur est pas directement imposé. Les textes présentés pour la seconde langue sont plus courts et plus abordables.

Les prestations sont très diverses et les notes s'échelonnent de 1 à 20. L'épreuve d'anglais est donc une épreuve où les candidats peuvent faire la différence, dans un sens ou dans l'autre d'ailleurs !

Le format de l'épreuve reste inchangé et les consignes sont clairement affichées. Cependant certains réclament un mode d'emploi avant de commencer, ne lisent rien ou attendent qu'on les arrête, traduisent en direct et très lentement, ce qui laisse à penser que l'information circule peu. Un rappel donc : le candidat doit choisir un passage du texte qui lui semble important pour la lecture et justifier son choix, faire une synthèse du texte, donner une analyse critique du texte, effectuer la traduction (préparée là l'avance) du passage indiqué sur le texte (signalé par deux repères). L'examinateur peut bien sûr, s'il le juge nécessaire, poser une ou plusieurs questions, pour inciter le candidat soit à clarifier des points restés obscurs, mal compris, oubliés, ou prolonger la réflexion et tester le naturel des capacités linguistiques du candidat dans un contexte de dialogue plus spontané. Les candidats sont jugés sur leur qualité d'expression et d'analyse.

Quelques remarques concernant la méthode d'abord. La lecture du passage choisi peut s'insérer au moment où le candidat le juge le plus pertinent. Un passage choisi en début de texte peut assez naturellement servir d'introduction, en revanche, si le candidat choisit un passage vers la fin ou le milieu du texte, il peut être plus pertinent de l'insérer au cours du résumé sous peine de redite, ou de logique défectueuse dans la présentation des idées. Une certaine souplesse est donc laissée au candidat, mais il est important de justifier véritablement, de manière brève (attention aux justifications plus longues que le résumé !) mais pertinente, et de ne pas se contenter, de dire " it sums up the text " (voire *resume the text !), ou " very interesting / *interessant "). Une introduction, une conclusion, quelques transitions entre les parties seraient les bienvenues, il est peu souhaitable de mélanger indistinctement résumé et vagues phrases d'analyse pour s'arrêter ensuite de façon abrupte au bout d'un temps très court.

La phonétique est souvent malmenée. Beaucoup de candidats ont un accent très français, voire caricatural, comme s'ils n'avaient jamais parlé, ou entendu parler l'anglais. Les déformations qui s'accumulent alors tant lors de la lecture que dans le reste de l'exposé vont parfois jusqu'à l'inintelligibilité. De nombreux candidats dont la langue est relativement "correcte" d'un strict point de vue grammatical, ne font pas le moindre effort pour s'approcher un tant soit peu d'un accent acceptable et perpétuent la tradition très française des "th" et de "r" massacrés. Si on ajoute à cela de nombreux déplacements d'accents, la déformation systématique des voyelles et des diphtongues, la performance devient quasi inintelligible. Ce sont surtout les sons en "i" (court/long/diphtongues) et les variantes autour du son de la graphie "o" ( cost / coast / book / now / blood par exemple) qui sont le plus mises à mal, mais il faudrait aussi faire les distinctions entre les brèves et les longues, sans quoi la tonalité générale de la langue est totalement trahie. Si on pardonne plus aisément une prononciation erronée sur un terme peu fréquent, toutes ces erreurs sont tout de même très gênantes pour les termes plus courants du vocabulaire de base, et encore plus lorsque le mot déformé est le mot clé du texte. Citons par exemple presque toujours mal accentués : passage , democracy , development , determine , dramatic , examine , events , image , per cent , success succeed successful , relevant , advantage , purpose , result , attention , et que dire de problem , research , analysis analyse , policy police , consumers , etc... Pour les voyelles un effort particulier serait apprécié pour des termes tels que future , live / life , read , lead / led , author , hope , choose / chose , shoot / shot , been / bin , river , law , now , blood etc...) Une simple correction élémentaire améliorerait déjà une grand nombre de prestations.

Dans l'ensemble, l' élocution est peu fluide, les phrases, les morceaux de phrases, les mots sont entrecoupés de "heu", "and-heu" suivis de silences à la recherche du mot juste (ou de n importe quel mot d'ailleurs !) et même si on arrive parfois à trouver quelques vérités parmi les phrases ainsi proposées dans le résumé ou dans le commentaire, c'est souvent cette élocution par trop hésitante qui ne permet pas à la prestation d'être convaincante. Certains candidats sont tout simplement d'une lenteur inacceptable, ce qui influe bien sûr sur la substantifique moelle de leurs propos qui se résument à quelques phrases péniblement achevées, recommencées, modifiées trois fois. Certains candidats font en revanche un vrai effort d'expressivité dans la lecture et ont manifestement acquis une maîtrise qui leur permet de faire passer leur message efficacement et avec aisance.

La synthèse se doit d'être un vrai résumé qui permette de comprendre vraiment le sujet du texte. Beaucoup plaquent des grilles toutes faites qui peuvent s'appliquer à n'importe quel article ("l'auteur explique le problème, donne des exemples et examine le pour et le contre"...) et s'en contentent réussissant la prouesse de traiter un texte de trois colonnes en trois phrases vides. Celui qui écoute ne sait pas de quoi il s'agit. Une telle démarche est nettement insuffisante et artificielle et ne permet en aucun cas à l'examinateur d'être persuadé que le texte a été compris. Une autre technique artificielle consiste à prendre dans chaque paragraphe la seule phrase comprise (et simple) et à procéder par copier/coller sans qu'aucune logique ne soit vraiment discernable. Il est cependant difficile de faire illusion ainsi. On note beaucoup d'omissions qui trahissent en fait des incompréhensions majeures. La synthèse s'attachera donc à reprendre les éléments essentiels du texte, son contenu informatif et l'argumentation présentée, en mettant en avant les éléments indispensables à la bonne compréhension des propos tenus, sans insérer des commentaires sur des détails et sans reprendre des passages entiers en mot à mot. Les candidats doivent garder à l'esprit la nécessité de restituer un contenu véritable.

C'est souvent le commentaire qui pose le plus de difficultés aux candidats. Certains trouvent une solution au problème en le sautant purement et simplement, s'arrêtant à la fin de leur résumé. D'autres se contentent d'une ou deux phrases non structurées et vagues, ou répètent un paragraphe du texte qu'ils avaient pris le soin d'oublier dans leur résumé. On a parfois une ou deux phrases sur l'"objectivité du journaliste". On rappelle qu'on s'attend à un commentaire structuré autour d'une ou deux idées comme lignes de force, et qu'il s'agit de dégager une réflexion à partir du texte. Certains développements frôlent le hors sujet lorsque les candidats croient bon de plaquer quelques phrases passe-partout et un peu vides sur la science en général, l'Irlande en général, le clonage en général du type " important problem , interesting problem , difficult to solve the problem " (ce que personne ne leur demande d'ailleurs !) qui pourraient s'appliquer à n'importe quel texte et n'apportent aucun élément pertinent. Aller jusqu'à "ressortir" un commentaire sur l'Afrique et les pays en voie de développement alors que le texte est sur l'Irlande laisse rêveur et réussit seulement à montrer une méconnaissance totale des enjeux économiques en Irlande !

Pour que le commentaire soit convaincant, il faut aussi qu'il soit formulé dans une langue acceptable. On ne reviendra pas sur les problèmes de phonétique et d'élocution déjà évoqués. Ils ont cependant tendance à s'amplifier lors du commentaire où l'expression est plus personnelle et moins maîtrisée.

Si on note une grande proportion de candidats qui font un vrai effort de correction grammaticale , trop butent encore sur des points élémentaires. Citons, pour rappel, la troisième personne du singulier qui tarde vraiment à entrer dans les moeurs, les verbes irréguliers ( read , become , forget , choose , cost étant toujours en tête des erreurs), l'ordre des mots pour le style indirect, les relatifs, les temps (confusions preterit/present perfect), les concordances de temps, les subordonnées commençant par when , le sens des modaux parfois, la place des adverbes, les pluriels et les génitifs (certains candidats suppriment tout, dans le doute...), l'emploi de people (et accord), many / much , little / few , a few / a little , et les comparatifs bien sûr , *not very more easier (sic).

Les lacunes se font surtout sentir dans le domaine lexical et les candidats sont souvent conduits à caricaturer leur pensée par absence de mots justes (quand ils ne demandent pas tout bonnement de l'aide à l'examinateur !). On voit des phrases lentes se déformer peu à peu et aboutir à un charabia calqué sur le français, les emprunts directs à la créativité florissante sont très nombreux, d'où une cohorte de faux amis, barbarismes, gallicismes. Beaucoup de permutations entre le substantif et la forme verbale, et confusions habituelles : research / search / look for , policy / tics / ical , economic / ical , optimist / ic , sell / sale , good / well , treat / process , benefits / profits , et les barbarismes tout aussi classiques mais tenaces: investissements , explications , provocating .

Il est difficile d'exprimer une pensée nuancée lorsque ces erreurs se cumulent, ce qui est souvent le cas.

Pour terminer, quelques conseils d'ordre général , qui même s'ils sont autant d'évidences, peuvent être utiles à certains.

Une prestation orale n'est pas l'équivalent d'un écrit, il est nécessaire de s'adresser à l'examinateur et de ne pas lire la totalité de ses notes sans lever les yeux, à voix basse et indistincte et à toute allure (ou trop lentement !). Un oral comporte un élément de communication, et il faut accompagner son message pour le rendre convaincant.

On attend d'un candidat une certaine autonomie , les prestations de trois à cinq minutes sont à l'évidence trop courtes. Beaucoup de candidats s'en contentent et attendent ensuite désespérément que l'examinateur pose les questions salvatrices. Il est regrettable que les candidats découvrent manifestement à la dernière minute une idée importante, et uniquement à la faveur d'une question d'un examinateur plus attentif qu'eux.

Le défaut inverse consiste à parler pour ne pas dire grand chose ou à se répéter dans le simple but de meubler le temps.

Souvent le candidat n'écoute pas les questions , ou ne réfléchit pas, ou répète ce qui a déjà été dit, lorsqu'il ne se livre pas à des réflexions fantaisistes tel cet étudiant affirmant que le clonage était "un grand progrès pour soigner l'infertilité des moutons" et qui devant la mine sans doute incrédule de l'examinateur se mit à insister que "ce serait donc utile en cas de disparition des moutons lors d'une catastrophe nucléaire ! " Un minimum d' esprit critique est aussi le bienvenu !

Conclusion

Ces remarques essaient de souligner les défauts les plus criants. S'ils identifient les écueils, les candidats seront plus en mesure, on l'espère, de les éviter au mieux. Il y a, pour prouver que la tâche est loin d'être insurmontable, une proportion honorable de candidats bien préparés dont la langue est agréable à entendre, dont la pensée est claire et structurée, dont la réflexion est pertinente et fine, qui ont un naturel satisfaisant dans la langue et une bonne gestion de la communication.

On espère qu'à l'avenir les candidats seront de plus en plus conscients que les efforts qu'ils consentent pour l'apprentissage de l'anglais et des langues en général pour les concours sont en fait un investissement sûr et à long terme pour leur future carrière d'ingénieur.

Arabe

Depuis plusieurs années, les textes proposés à l'oral sont soit des textes d'auteurs modernes soit des articles de presse parus dans des périodiques arabes de grande diffusion. Ils abordent pour la plupart divers sujets de l'actualité politique, économique et scientifique ou traitent des grandes questions qui se posent à la société arabe contemporaine. Sont donc exclus les textes "techniques" ou à caractère scientifique très marqué. Sont exclus également les textes purement économiques ou purement littéraires, qu'ils appartiennent au genre poétique, dramatique, didactique ou narratif.

Il est demandé aux candidats de lire d'abord le texte qu'ils ont choisi (parmi une vingtaine proposée par l'examinateur) puis d'en extraire les idées fortes et de les présenter de manière cohérente, structurée et personnelle. Cet exercice de compte rendu/commentaire requiert d'eux à la fois un esprit critique et une grande capacité de synthèse. Beaucoup se sont acquittés honorablement de cette tâche, mais on déplore chez certains une tendance à la paraphrase et un attachement excessif au détail, ce qui prive leur exposé de la vue d'ensemble que l'examinateur est en droit d'attendre.

L'épreuve orale, rappelons-le, comporte un second volet tout aussi déterminant pour l'attribution de la note. Après la traduction en français d'un bref passage du texte, un entretien en ARABE CLASSIQUE est engagé, suivi d'un test grammatical. Le test consiste à traduire en arabe quelques phrases libres choisies par l'examinateur en fonction des difficultés grammaticales. A cette étape de l'interrogation, sont vérifiées la richesse du vocabulaire, l'aisance de l'expression et la maîtrise des règles de grammaire.

Une fois de plus, le niveau de ces candidats arabophones et bilingues pour la plupart a été plus que satisfaisant.

Ces résultats peuvent encore être améliorés grâce à un effort supplémentaire de préparation, qui devrait porter essentiellement sur la technique du compte rendu / commentaire et la maîtrise des règles grammaticales de l'arabe classique.

Espagnol

Bon niveau, voire très bon niveau chez les élèves que présentaient l'espagnol en 1ère langue.

Les notes insuffisantes en espagnol langue facultative montrent la plupart du temps un manque flagrant de préparation.

Italien

Les candidats, qui se sont présentés à l'oral avaient, dans l'ensemble, une bonne voire une excellente connaissance de la langue italienne, grâce à de nombreux et parfois longs séjours en Italie. Aussi, les notes obtenues à l'oral ont été, comme l'année dernière, bien meilleures que celles obtenues à l'écrit.

Polonais

Un seul candidat s'est présenté à l'oral mais il a fait preuve d'une très bonne connaissance de la langue polonaise, d'une réflexion personnelle excellente sur la situation économique en Pologne et notamment sur le fonctionnement des petites entreprises.

Portugais

La plupart des candidats ont une très bonne expression orale, quelques-uns ont certaines lacunes concernant la morphologie verbale, l'emploi des prépositions, le lexique (assez souvent avec des mélanges entre le portugais et le français).

Presque tous les candidats ont fait preuve d'une parfaite compréhension du texte choisi. La plupart d'entre eux ont fait de bonnes synthèses et des commentaires révélant des connaissances sur l'actualité portugaise ou brésilienne (un seul candidat a choisi un texte sur le Brésil, aucun sur l'Afrique lusophone).

L'épreuve consiste en un résumé, suivi d'un commentaire d'un texte choisi par le candidat, parmi une trentaine de textes proposés par l'examinateur. Il est également demandé aux candidats de lire à haute voix un passage du texte choisi et d'en traduire ensuite quelques lignes. Un entretien libre clôt l'épreuve.

Il est conseillé aux futurs candidats de lire régulièrement la presse des pays de langue portugaise, d'approfondir leurs connaissances sur les pays lusophones et, bien sûr, de perfectionner leur portugais.

Russe

Bonne prestation dans l'ensemble. Particulièrement en Langue II.