Langues

Allemand

Les candidats s'étaient manifestement bien préparés à l'épreuve de langue vivante, dont l'importance ne leur échappe pas. Même ceux qui éprouvaient de grandes difficultés se sont efforcés de tirer le maximum du texte de version et, pour le thème-résumé, de construire quelques phrases à la syntaxe parfois hésitante certes, mais qui avaient le mérite d'exister. L'absence de copies blanches ou même partielles devait être soulignée ; souhaitons que cette évolution se poursuive.

Les résultats sont évidemment très divers, mais les statistiques ne font pas apparaître de divergences notables par rapport aux années précédentes.

L'épreuve a permis aux germanistes de mettre en évidence leurs qualités et de récolter les fruits de leur travail.

Version

Le texte Aufbruch der "Luxusgeneration" , extrait de FOCUS, tentait de caractériser la "nouvelle vague d'émigration allemande" et de la distinguer des mouvements précédents : si au dix-neuvième siècle l'émigration concernait essentiellement des catégories défavorisées de la population, en majeure partie des paysans pauvres incapables de nourrir en Allemagne une famille souvent très nombreuse, on assiste aujourd'hui à un phénomène plus inquiétant, à savoir le départ de scientifiques bardés de diplômes, de cadres également, rebutés par des retenues sur salaires de plus en plus pesantes et mal perçues ; seul le système de protection sociale semble freiner légèrement ce mouvement.

L'argument général a dans l'ensemble été compris, même si de nombreuses difficultés (surtout vers la fin du texte) ont constitué pour certains des obstacles insurmontables. Un effort de précision et de rigueur est nécessaire, trop souvent les connaissances de vocabulaire sont floues et génératrices de confusion, trop souvent aussi on traduit précipitamment sans dégager d'abord la construction des phrases. Certains candidats en arrivent ainsi à énoncer sans sourciller une idée au début du texte et son contraire à la fin, se pénalisant eux-mêmes par défaut de vigilance.

Quelques lignes de force doivent aider à la préparation :

Le jury s'efforce également de ne pas se cantonner dans une attitude négative et récompense les meilleurs par un système de bonifications. C'est ainsi qu'aucune pénalité n'a affecté les erreurs sur Gehaltsabzüge , mais qu'une double bonification a été accordée à ceux (peu nombreux) qui ont traduit "retenues sur salaire" ; de même, double bonification pour l'absence de faute sur la dernière phrase.

Certains candidats obtiennent 19/20, maîtrisant remarquablement connaissances linguistiques et expression française. Tous ne peuvent certes atteindre ce niveau exceptionnel, mais un travail régulier et rigoureux permettra d'affronter sereinement les épreuves ultérieures.

Contraction

Ici encore, le défaut majeur a été le manque de rigueur et de précision. Le texte de Jean Delumeau Demain, la crainte ou la fête ? constatait d'abord les conséquences ambiguës sur l'état d'esprit des populations à l'approche du deuxième millénaire : angoisse d'une part, attente enthousiaste de l'autre, et s'efforçait ensuite de découvrir les raisons de ces attitudes contradictoires, les raisons également de la fascination exercée sur les esprits par les chiffres 1000 et 2000. Un détour par l'Apocalypse selon Saint Jean et sa double interprétation s'avérait alors nécessaire et expliquait les craintes ou les espoirs suscités par les nouveaux millénaires.

Il ne saurait être question d'exiger de candidats de niveau Bac+2, non spécialistes d'allemand de surcroît, de savoir traduire "l'Apocalypse selon Saint Jean" ou "le jugement dernier". Aucune pénalité donc pour l'ignorance de termes liés à la religion chrétienne.

Il s'agit, rappelons le, de composer un texte suivi, qui respecte l'équilibre des grandes parties du passage à résumer et qui atteste d'une maîtrise suffisante de la langue. Certains biaisent encore en accumulant les propositions indépendantes très brèves, non reliées entre elles, ce que l'on ne peut admettre après neuf ans d'étude de l'allemand. La majeure partie des candidats joue néanmoins le jeu avec honnêteté, mais là encore on constate nombre de déficiences dues le plus souvent à des connaissances trop floues :

Ces remarques sont volontairement générales ; il va de soi qu'il faut connaître du vocabulaire, mais des bases grammaticales solides et une parfaite maîtrise des structures sont un préalable, et c'est par là qu'il faut commencer. Certains candidats ont d'ailleurs très bien tiré leur épingle du jeu, produisant des textes au vocabulaire varié et employé à bon escient, procurant ainsi aux correcteurs quelques brefs instants de plaisir au cours d'un travail parfois ardu. Qu'ils en soient remerciés et que les futurs candidats essaient de suivre leur trace.

Anglais

La version du concours 1998 était extraite d'un article de The Economist , du 8 novembre 1997. La contraction croisée portait sur un passage d'un article de Jean Delumeau, publié dans Le Monde , le 24 octobre 1997.

Version

La version de cette année était d'une difficulté "légitime" et parfaitement prévisible : elle posait peu de problèmes de lexique mais de vrais problèmes de traduction. Le texte traitait d'un sujet d'actualité (le tunnel sous la Manche) connu de tous les candidats ; il en traitait d'une façon directe et précise en constatant des faits, en avançant des chiffres, en rappelant des événements, en évoquant quelques objets ou processus concrets. Or le jury a observé que c'était justement par défaut de rigueur, de précision et de logique (plus que par ignorance) que péchaient beaucoup de candidats, ce qui ne laisse pas d'être très inquiétant, bien au-delà de l'épreuve d'anglais, dans un concours de ce niveau.

Les fautes les plus gravement sanctionnées, (qui sont aussi les plus faciles à éviter si l'on veut bien faire un simple effort de logique) sont, comme toujours, les non-sens. Il y a eu assez souvent des non-sens sur des phrases entières, voire sur tout le texte, résultant, plus que d'une ignorance de vocabulaire ou d'une erreur de construction localisés, d'une absence totale de vision d'ensemble du texte et de cohérence dans la pensée : ainsi la traduction de motor par "moto" (d'où "L'autoroute pour motos Douvres-Calais", "les motocyclistes" etc...) était absurde par rapport à la réalité et, de plus, rendait l'expression inside vehicles (correctement traduite par "à l'intérieur des véhicules") complétement inepte. Mais ce sont surtout les non-sens ponctuels qui ont fourmillé dans les copies de cette année. Ils ont généralement pour origine une lacune lexicale face à laquelle le candidat n'a pas eu le sang-froid et le courage de réagir en s'aidant du contexte et ... du bon sens ; il est en effet plus facile de céder à l'affolement et de proposer n'importe quoi, en désespoir de cause, que de maîtriser sa panique et de faire l'effort de trouver une solution raisonnable. Nous proposerons ici deux exemples particulièrement typiques et sur lesquels nous invitons les candidats à méditer. Il n'était pas absolument scandaleux d'ignorer le mot scrapped (ligne 14), dans ce cas, on pouvait au moins trouver une traduction, fausse, certes, mais néanmoins compatible avec le contexte et avec la réalité (ex : "prévue"), on n'encourait alors qu'une faible pénalité. En revanche, les absurdités du genre "innovée", "assaillie" (on se demande ce que peut bien être une autoroute innovée ou assaillie...) ou encore "mise en place " ont été gravement pénalisées. Cette dernière proposition est particulièrement révélatrice : on voit ici que le candidat n'a pas su tenir compte du contexte (le sujet même de l'article étant justement l'absence d'autoroute sous la Manche et le projet d'en construire une) ; il n'a pas su non plus mobiliser ses connaissances personnelles de la réalité "extra-scolaire" (le jury ne peut croire qu'un jeune de 1998 ignore tout d'un sujet d'actualité qui fait si souvent la une de tous les médias). Il faut que les futurs candidats en soient persuadés : on traduit avec tout ce que l'on sait (et pas seulement avec ce qu'on a appris en classe), il faut savoir "faire feu de tout bois", tout en restant dans les limites d'une logique rigoureuse, bien sûr. Le second exemple concerne l'expression géographique Straits of Dover qui a suscité un déferlement de sottises. On s'étonne un peu de ce que 99% des candidats n'aient jamais regardé attentivement une carte des Iles Britanniques "en anglais" (il en figure dans tous les manuels...). On s'étonne davantage que le contexte n'ait conduit qu'une très faible minorité de candidats à comprendre qu'il s'agissait du détroit proche de Douvres, qu'on appelle en français, comme tous les candidats le savent certainement, le Pas de Calais. On s'indigne franchement de lire des traductions comme "les cieux, les décombres, la gare, les rails, la ligne droite, le fondement, les bas-fonds, les tours, les canaux, les pavés, les parcs, les strates etc... de Douvres". Nous nous arrêterons un instant sur cette dernière proposition qui, par delà son absurdité évidente, révèle un défaut inquiétant dont la fréquence a beaucoup augmenté, cette année : la confusion. De nombreux candidats choisissent un mot français parce qu'il ressemble vaguement au mot anglais, ainsi Straits = strates et, selon la même "méthode", lorries = "larrons", Channel Tunnel = "canal-tunnel", dimly lit tunnel = "le lit du tunnel", last August = "en Auguste dernier", shareholder rows = "roues d'actionnaires" et les lignes 17-18= "Les balcons du bord de la route et les transporteurs à l'intérieur des véhicules assurent le trafic sur des plateaux empaquetés" etc... On dépasse ici le niveau des habituels contresens de construction, lacunes lexicales ou traductions littérales pour s'enliser dans l'irrationnel d'une sorte de sabir mou où plus rien ne se distingue, où plus rien n'a donc de sens.

Ce qui a été dit plus haut sur la relative indulgence du jury face à certaines ignorances de vocabulaire (quelques termes un peu techniques comme beacons ou tow-bars ), ne doit pas faire oublier aux candidats qu'un bon niveau de connaissances est requis dans cette épreuve. Ce niveau ne peut être atteint que par un travail régulier sur des textes de presse et une mémorisation systématique du vocabulaire qu'on y trouve. Des mots aussi courants que chairman , motorway , tiresome , today , boredom , trials , lorries , shuttles , August ne pouvaient pas être ignorés.

De même, les bases grammaticales et les structures fondamentales de l'anglais doivent faire partie du bagage du candidat. Des révisions bien menées devraient permettre de vaincre les difficultés traditionnelles (expression du temps, modaux, comparatifs, cas possessif etc...). Ainsi ten years ago (ligne 9) ne signifiait pas "depuis dix ans", could (ligne 11) ne pouvait pas se traduire par "doivent", as well as (ligne 11) par "d'autant que" ou encore Eurotunnel's bosses par "les patrons d'Eurotunnels".

Il est enfin un domaine où le jury ne peut admettre aucune faiblesse, c'est celui de la maîtrise du français. Il ne s'agit pas ici d'ignorances. Les candidats à une grande École "savent" le français encore serait-il prudent de ne pas considérer qu'on a le français infus et de se livrer systématiquement à des vérifications et des révisions. À lire leurs copies, il semble cependant que beaucoup de candidats traitent le français avec désinvolture, sans attention et sans rigueur. La fréquence et la gravité des fautes sont telles dans tellement de copies qu'il ne s'agit plus de banales "fautes d'orthographe" ou "étourderies" mais d'une véritable confusion langagière et que dire de la pensée ? Les barbarismes sont légion, les verbes ne sont pas conjugués, les accords ne sont pas faits ou alors par "proximité", les niveaux de langues sont totalement ignorés, l'accentuation est complètement fantaisiste. Quelques exemples : this is = "ceux sont" ; Robert Malpas est "co-homme de chair ou vis-président" ; Those wonderful people who brought you the Channel Tunnel = "les merveilleux gens qui vous ont apportés le tunnel" ; bankruptcy crises = "crises de bancroûte/banckrout/bankroupte" ; "les engennieurs travail" ; "les automobilistes puisse" ; "l'autoroute qui à était ouvertes" ; " les délais pouss le coup du tunnel" ; appalling dullness = "la super flemme". Dans les exemples ci-dessus, le pire est peut-être que les candidats ont très probablement compris l'anglais, mais ont été incapables d'énoncer clairement en français ce qu'ils avaient compris.

D'une manière générale, sur le français comme sur l'anglais, le jury a constaté avec un certain effarement que, dans la plupart des copies, règnait l'à peu près : tries = "esseille" ; billion = "million" ; £ = "dollars" ; opened for trials in California last August = "ouverte aux Jeux Olympiques en Caroline en juillet" ; tow-bars = "deux bars" ; railway under the sea = "des railles sous-marins" ; nap = "carte" ; for months = "pendant quatre mois". Dans la dernière phrase du texte, l'à peu près a même connu une sorte d'apothéose : traduire Tarmac would be simpler par "Ce serait plus simple d'y aller en nageant / en pédalo / en montgolfière" révèle au moins un souci écologique et une imagination poétique louables chez de futurs ingénieurs. Le jury en est resté un peu ... rêveur.

Heureusement quelques copies font preuve de connaissances honnêtes en anglais, d'un bon sens solide dans l'évocation de la réalité concrète, d'une rigueur absolue dans l'enchaînement des idées et le respect du texte, d'une correction parfaite, parfois même d'élégance, en français : les points leur ont été généreusement accordés, la note 20 a été attribuée sans hésitation. Les futurs candidats doivent savoir qu'il y a des points à conquérir en anglais !

Résumé croisé

En cinq paragraphes, l'article de Jean Delumeau traitait d'un sujet d'actualité dont les candidats avaient forcément déjà beaucoup entendu parler, sur lequel ils avaient probablement lu et peut-être réfléchi. Le jury a donc été très surpris de constater qu'un nombre non négligeable de candidats n'avait rien compris au texte français.

Tout comme la version, le résumé croisé a pour but d'évaluer au delà des compétences strictement linguistiques les qualités de logique et de rigueur du candidat : elles seules lui permettront de choisir avec discernement les points importants et d'écarter les détails inutiles, de bien percevoir les articulations de la pensée de l'auteur et de les rendre scrupuleusement. Trop souvent, les candidats n'opèrent pas ce choix réfléchi, ils écrivent au fil de la plume, résument laborieusement les premiers paragraphes et n'ont plus de mots à consacrer à la suite du passage. Ou encore ils juxtaposent, sans les relier logiquement, voire chronologiquement, des phrases indépendantes, une pour chaque paragraphe. Ce sont là des défauts graves qu'un effort de discipline et un entraînement méthodique auraient dû permettre de corriger.

La seconde exigence du jury porte évidemment sur la qualité de l'anglais : correction grammaticale, authenticité et richesse lexicale.

Pour aider les candidats à éviter le pire nous donnerons ici une simple liste qui pourrait aussi constituer un programme de révision :

À côté de ces "grands classiques", le jury a malheureusement noté aussi le développement d'un autre type de fautes, presque plus inquiétant : il s'agit de la confusion dont nous avons déjà parlé à propos de la version. Le plus souvent, elle va de pair avec une grande pauvreté lexicale ( to be , to have , good et bad constituant parfois toute la panoplie d'un candidat !) qu'elle cherche maladroitement à compenser. Le résultat est toujours désastreux, certaines copies présentent même d'étranges salmigondis : " periods of one tausend years ", " consequently those created laïc et pacific scrambles ". Ailleurs, elle prend un tour bien ironique ; on a souvent lu "compag nie" dans la version et "compagnie" dans le résumé, on a souvent vu des accents abusifs sur les mots anglais dans le résumé " most Américans are frightened ", tandis que les accents obligatoires étaient omis sur les mots français dans la version... Bref, là encore on nage dans l'incohérence et le charabia.

Enfin, pour la contraction croisée comme pour la version, les connaissances personnelles et la culture générale sont indispensables. Nous avons sanctionné les candidats aussi ignares qu'inattentifs qui nous ont affirmé que " Appocalips was due to Saint Jacques " ou encore nous ont parlé de " Santa Paul's bible ". Il est vrai que ces bévues honteuses sont apparues dans des copies plus que médiocres à tous égards.

Heureusement, nous avons aussi pu lire d'excellents résumés intelligents, clairs, bien argumentés, écrits dans un anglais parfait, révélant une culture solide et même utilisant habilement des mots empruntés à la version ( appalling , par exemple). Pour ceux-là, nous n'avons pas été avares de 19 et de 20.

Arabe

L'épreuve d'arabe présentait cette année un texte relativement facile parce qu'il racontait, en résumé, l'histoire du petit Prince de Saint -Exupéry. Mais, dès que l'on sortait du simple récit pour aborder quelques réflexions sur le sens profond de cette aventure humaine, les difficultés commençaient.

Le texte à résumer en arabe était un bel article de Jean Delumeau sur les craintes et les espoirs suscités par l'avènement de l'an 2000. Ce texte, bien charpenté, se prêtait bien à l'exercice du résumé. Mais sa seconde partie, de caractère historique, était centrée sur le rôle de l'Apocalypse de Saint Jean dans la naissance du millénarisme. Cela a constitué un bel exercice de dépaysement linguistique pour des candidats venus d'autres horizons culturels.

En ce qui concerne la version arabe, j'ai constaté une diminution du nombre des candidats ayant effectivement passé l'épreuve et, en même temps, une diminution notable, pour ne pas dire une disparition, des candidats mal informés sur le niveau linguistique de l'épreuve, mal orientés ou simplement fantaisistes. Si cette tendance à la prise de conscience spontanée de sa propre valeur chez les étudiants pouvait se poursuivre, ce serait une bonne chose pour tous et pour les étudiants eux-mêmes en particulier.

Cela dit, l'immense majorité des copies se situe autour d'une honnête moyenne, phénomène dû essentiellement à la convergence de deux notes presque antinomiques si l'on songe à la langue arabe et à la difficulté pour des arabophones de la nouvelle génération de maîtriser la langue française, maîtrise nécessaire à la poursuite d' études supérieures en France.

Mais cette maîtrise existe et je l'ai rencontrée chez quelques candidats qui, par bonheur, possèdent aussi la technique de la traduction et ne la confondent pas avec une banale paraphrase sans nuance du texte original.

Pour entrer dans le détail, je dirai que la consultation du dictionnaire, autorisée dans cette épreuve, n'est pas toujours bénéfique. L'étudiant ne doit pas prendre machinalement le premier mot qui se présente à lui. Les homonymes et les synonymes existent aussi bien en français qu'en arabe et c'est le contexte qui doit présider au choix des termes :

Connaissance de l'arabe, certes, mais aussi connaissance du français. La lettre était adressée aux jeunes Arabes et non point à la progéniture arabe!

Malgré ces quelques perles, l'épreuve de cette année ne pousse pas au pessimisme : on est toujours en présence d'un nombre presque constant de bonnes copies.

Espagnol

Version

Cette année le texte à traduire était un article de l'écrivain et journaliste Maruja Torres. Elle y évoque le dernier Salon du Livre madrilène qui a lieu dans l'enceinte du parc public El Retiro , La Retraite , d'où le titre Feuilles et Feuillets ( Hojas y páginas ).

Si quelques mots pouvaient poser des difficultés, ils n'étaient pas nombreux ( mermar , orugas ). Bien avenido dans matrimonio bien avenido était facile à deviner, mais un bon nombre de copies a fait l'impasse sur des expressions ou des mots courants : me da lo mismo , ladrones , lo que intuyes , a lo mejor ...

Malheureusement, le manque de rigueur en français est souvent à déplorer. Les phrases espagnoles un peu longues ont conduit à des traductions trop littérales en français, parfois à la limite de l'incompréhensible.

La correction a pénalisé l'ignorance de quelques constructions : a ser posible ..., incluso cuando llevas tiempo ..., lo espléndidos que ... se abren ..., aquellos que pretendemos ..., ante uno ..., lo que te piden ...

Les fautes d'orthographe sont hélas trop nombreuses ( châtaignier , dédicace , caresse ... sont rarement écrits correctement) ainsi que les barbarismes ( intuiter , intuitionner , adjudicier ...) ne sont pas du tout des cas isolés.

Thème

Les gallicismes, barbarismes et phrases toutes faites sont toujours fréquents dans le thème résumé. La confusion de temps et la pauvreté lexicale montrent une préparation insuffisante ainsi que l'absence de lectures régulières en espagnol.

Malgré toutes ces constatations négatives, signalons un certain nombre de copies qui ont obtenu d'excellentes notes.

Italien

Le texte proposé aux candidats était extrait d'un article paru dans un hebdomadaire italien. Il évoquait sur un mode plaisant la genèse des vacances, en prenant comme référence l'époque romaine.

Il ne présentait pas de très grosses difficultés. En fait, il suffisait de suivre le sens général du texte, et, en supposant que certains passages aient été d'interprétation ardue pour quelques candidats, le texte, dans son ensemble, était suffisamment clair pour que l'on ne perde pas pied. Les contre-sens et les faux sens sont dus pour une large part au refus de la part de certains candidats de lire le texte en entier avant d'essayer de le traduire. La traduction du texte mot après mot est une erreur de méthode, qui ne peut que conduire à une mauvaise traduction. Les candidats devraient se persuader qu'un article destiné à un grand public ne peut avoir un caractère ésotérique et être dénué de sens. Le plus souvent ceux qui n'ont pas réussi à faire une bonne traduction, n'ont pas été capables de l'écrire dans un français correct. Si l'examinateur peut admettre qu'une langue étrangère se révèle parfois difficile pour le candidat, il ne peut guère accepter, au niveau d'un concours, des fautes grossières de français. Et il n'est pas inutile d'insister sur le fait que le candidat doit relire sa traduction, avant d'aborder la seconde partie du devoir. Cette année encore, il est nécessaire de redire que les candidats doivent faire un effort d'attention et ne pas manquer de bon sens.

Pour ce qui est du résumé, comme à l'ordinaire, les bons candidats ont su présenter un devoir bien structuré et cohérent, qui démontrait leur compréhension du texte .

Encore une fois, il apparaît nécessaire de rappeler que la préparation à l'écrit du concours doit être tout à la fois le fruit d'un entraînement, fondé sur de nombreux exercices en cours d'année scolaire, et d'un effort d'acquisition de solides connaissances grammaticales et d'un riche vocabulaire, grâce à de nombreuses lectures.

Polonais

Dans l'ensemble, les copies, aussi bien les traductions que les résumés ont été de qualité, du fait d'une fort bonne maîtrise de la langue polonaise.

Toutefois, les fautes que l'on pourrait qualifier surtout d'inattention, le manque de finesse ou traductions trop littéraires du français, ainsi que les fautes d'orthographe ont fait baisser les notes.

Portugais

Version

Le texte à traduire est extrait d'un article d'un quotidien portugais présentant les principaux résultats d'une étude sociologique sur les chances de réussite professionnelle des femmes et des hommes, au Portugal.

La difficulté essentielle de ce texte consistait à bien distinguer le sens des mots souvent proches en français et en portugais. Les erreurs les plus fréquentes relèvent des choix lexicaux, pouvant conduire à des faux sens, voire à des contresens. La position de l'adjectif, souvent différente dans les deux langues, est également source d'erreur.

Cette remarque s'applique au phénomène plus général de l'ordre des mots. Le choix des prépositions a également posé problème à de nombreux candidats, ainsi que l'accord des temps et de modes verbaux. Les fautes d'orthographe ont été sanctionnées.

Thème

Les erreurs les plus fréquentes concernent la syntaxe (l'enchaînement des phrases), la morphologie verbale, l'emploi des prépositions et l'orthographe.

Conclusion

Pour bien réussir cette épreuve les candidats doivent s'entraîner régulièrement à la lecture en portugais et à l'étude de la grammaire portugaise.

Les candidats n'ayant pas de cours de portugais dans leurs établissements peuvent s'inscrire au CNED-Centre National d'Enseignement à Distance, 60, boulevard du Lycée 92170 VANVES.

Russe

La version ne comportait pas de difficultés majeures, sinon une certaine connaissance de la civilisation russe. Ainsi, certains candidats n'ont pas su traduire "pirojkis" ! Cela a donné lieu à des interprétations surprenantes dans le genre, par exemple, de : "petites pirogues", "poupées russes", "bateaux"...

Les fautes d'orthographe sont affligeantes, ce qui donne par instant au correcteur l'envie d'inscrire ces candidats à un cours de Français Langue Etrangère.

En voici quelques exemples: "Pendans", "son marie", "on peut voire", "un bazard"...

Certaines productions ont été, en revanche, assez élégamment interprétées.